Un héritage ne signifie pas forcément la fin des soucis. En tout cas, pas pour Mill Knepper (interprété par André Jung) et Victor « Schumi » Schumacher (joué par Luc Feit), deux vieux amis qui ne se sont pas vus depuis des années. Arrivés à la soixantaine, ils héritent du Little Duke au décès d’O’Hara, leur père adoptif. Le pub irlandais est situé dans la ville basse, coin idyllique de la capitale luxembourgeoise. L’endroit a connu son heure de gloire il y a longtemps et est maintenant fortement endetté. Il a donc besoin d’être rafraîchi, mais correspond parfaitement au schéma des spéculateurs immobiliers qui veulent rénover le quartier. Face à cette situation, que faire ? Les deux compères, qui n’ont pas toujours réussi dans la vie, doivent-ils prendre un nouveau départ à l’âge de la retraite, faire revivre le bistrot, ou alors céder à la pression des spéculateurs ? Ce film retrace le parcours difficile mais intelligent des deux hommes, l’un réaliste et l’autre incorrigible optimiste, à travers le monde des riches et puissants. « Ce long métrage constitue une réflexion sur le Luxembourg devenu trop cher pour une partie de sa population. Beaucoup passent par exemple la frontière pour pouvoir acheter un logement. Pour survivre, les jeunes, de leur côté, doivent rester plus longtemps chez leurs parents avant d’être en mesure de louer », explique le producteur Paul Thiltges.
Pour ce film, dont la musique est signée Serge Tonnar, Andy Bausch s’est entouré de figures connues du cinéma luxembourgeois, dont la moitié sont des femmes. « J’ai choisi des acteurs que je connaissais et d’autres avec lesquels je n’avais jamais travaillé, comme Mayson, qui interprète un enfant, et qui a été le personnage le plus dur à trouver. Luc Feit, avec lequel j’ai l’habitude de tourner, tient cette fois l’un des rôles principaux. Tous les personnages sont des individus en marge de la société. Ceux qui luttent pour survivre me touchent », explique le réalisateur.
Après avoir tourné de nombreuses comédies, Andy Bausch s’est donc tourné vers un registre plus sensible ; tout d’abord avec Rusty Boys, abordant le thème de la vieillesse, et maintenant avec Little Duke, qui lui fait écho. « Mes acteurs et moi vieillissons et la famille a un rôle important à jouer. Il y a plus d’émotion dans mes films désormais. »
Diffusé dans les salles du pays, le dernier long métrage du réalisateur pourrait bientôt être projeté à l’étranger, dans le cadre de festivals internationaux, par exemple.
Little Duke est visible en salles depuis le 26 avril.
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AUTEUR: SOPHIE DUBOIS (MAISON MODERNE) — PHOTO: PAUL THILTGES DISTRIBUTIONS